Joce
MESRINE ET JOCELYNE DERAICHE AU QUEBEC brune, Jocelyne Deraiche. Elle était caissière dans un supermarché de Montréal. La première fois qu’elle a vu son beau visage de prince pirate, comme on dit chez les Bruce, elle a lâché sa caisse pour partir avec lui. C’est le grand amour, zyeux dans les zyeux. Ils s’installent dans une villa de Boulogne, banlieue ouest. Fin mars, Mesrine se fait prendre comme un novice, en rentrant au nid, retour de chez l’épicier, cabas sous le bras. Il dit : « Chapeau, messieurs, vous êtes plus forts que les flics américains. » Toujours la fanfaronnade. C’est le 6 juin qu’il comparaît devant le juge, au tribunal de Compiègne. Un complice, qui l’attend dans une R 16 devant le palais, l’a prévenu qu’il y aurait une pétoire cachée dans les toilettes du bâtiment. Mesrine trouve le pistolet, et, en pleine audience, le braque sous le nez du président en priant ce dernier de le suivre pour lui ménager une sortie sans risque. Réussie, à une petite fusillade près, cette évasion nous remplit alors, souvenez-vous-en avec honte, d’une certaine admiration. Chronique de Pierre Desproges à l'époque
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